photo©Susanna Pozzoli@Paris:Hotel de Sauroy

À propos

Je suis venu à la musique par le piano, en écoutant le son des touches et cherchant à varier les morceaux que j'écoutais ou travaillais.

Après des études de piano classique et avant un D.E.M. au C.R.D. de Cachan, j'ai pu travailler avec Maciej Pikulski, Jeff Cohen et Peter Feuchtwanger qui m'a profondément marqué (sa gestuelle, son phrasé, à la fois si naturels et si documentés), me suis initié au répertoire vocal et ai finalement accompagné le baryton Jean Fisher au Wigmore Hall International Song Competition de Londres. Mais la quête a été longue pour découvrir mon amour, profond, de la voix. Parallèlement, l'improvisation est toujours restée un creuset, au piano solo puis au piano préparé, comme échauffement quotidien, en jouant avec des danseurs ou, il y a quelques années, au sein de la classe d'improvisation générative d'Alexandros Markéas (Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris : CNSMDP). Adolescent - mais encore aujourd'hui - j'ai beaucoup joué et improvisé de jazz.

J'ai très tôt aimé écouter les musiques savantes d'un peu partout, sources toujours renouvelées de propositions socio-musicales qui nous rappellent que notre vision européocentriste de la musique et des instruments n'est pas la seule possible ; ai un peu approfondi celles d'Asie ; ai joué pendant une dizaine d'années du gamelan javanais jusqu'à finalement consacrer un travail théorique, plusieurs compositions et un disque à l'influence volontaire que cette pratique a pu avoir sur ma musique - et sur moi. A travers ce travail, j'ai également compris que ce désir depuis toujours de sortir du contemporain, d'embrasser une éventuelle totalité humaine à travers la musique, ou d'explorer tout le possible de la musique, pouvait également se faire dans le sens de l'ancien, autre confin. Chanter du grégorien (au CNSMDP) ou m'initier au clavecin avec Agnès Abergel depuis les années 2010 donnent aussi un accès quasi direct, sensible, à des manière radicalement différente d'aujourd'hui de penser, sentir, construire, raconter, donner du sens et du plaisir.

Jouer et écouter amènent à écrire ce que l'on trouve, ce que l'on aime, à chercher à le comprendre, à l'organiser. Hacène Larbi m'a initié à ces techniques d'écriture et encouragé à composer. J'ai ensuite approfondi l'étude des styles de la musique dite classique (D.E.M. avec Jean-Michel Bardez au Conservatoire du Xe) ; de son analyse (Supérieur avec Bruno Plantard et Alain Louvier, au CNSMDP avec Michaël Lévinas) ; de l'orchestration (Supérieur avec Alain Louvier au C.N.R. de Paris, au CNSMDP avec Yan Maresz). J'ai tenté ensuite de parler aux machines à l'IRCAM (Cursus 1 & 2) et de les faire dialoguer avec la version mécanique du piano (disklavier).

Mais surtout, mon chemin en composition a bénéficié notamment de la rencontre d'Horatio Radulescu dans le cadre d'une licence de musicologie à Paris 8, de Michaël Lévinas, des réflexions de Philippe Leroux (D.E.M. de composition et d'électro-acoustique), puis, de 2006 à 2022 sans presque d'interruptions, dans sa classe au CNSMDP, du regard avisé de Gérard Pesson (Master en 2012 puis Doctorat SACRe en 2022, avec Martin Kaltenecker également comme directeur de thèse). Les ensembles Cairn, L'instant donné, Kammerensemble Neue Musik de Berlin, Contrechamps lors de la session de composition de l'Abbaye de Royaumont 2005, plusieurs solistes, ou l'orchestre Pasdeloup ont joué mes pièces. Je poursuis aussi une quête instrumentale qui a pu se manifester, par exemple, dans l'élaboration d'hybrider des instruments (résidence de recherche sur le SmartInstruments, IRCAM, 2015). La possibilité de collaborer avec d'autres artistes, notamment lors de résidences artistiques, au Schloss Solitude de Stuttgart et en Italie (Gargonza Arts), mais aussi avec des plasiticens telles Susanna Fritscher et Susanna Pozzoli ou des chorégraphes comme Desire Davids, Dorine Mokha ou Kadek Puspasari, est une dimensions que je recherche de plus en plus.
Dans tous les cas, je n'ai pas de quête théorique ou esthétique particulière ; j'imagine une musique qui serait comme un territoire où je me sentirais bien, un lieu qui pulse du même poul que moi et qui pourrait accueillir toutes les parties qui me constituent.

J'ai eu la chance de rencontrer des musiciens merveilleux et, avec certains d'entre eux, ai fondé l'ensemble InSoliTus dont j'assure la direction artistique.

J'enseigne aujourdhui la composition (après quelques détours autour de l'analyse et l'histoire de la musique "contemporaine" notamment au CNSMDP comme assistant de Michaël Lévinas et au Pôle Aliénor) aux conservatoires de Bagnolet et Vitry-sur-Seine.

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